Si peu de liberté
à peine de vie
chagrin
chagrin immense
intense chagrin
à peine si dans son tumulte à lui
on entend sa voix à soi
ne bat plus mon cœur bat mon cœur
ne bat plus mon cœur systoles et diastoles, oreillettes et valves, bat mon cœur clapotement de l’eau sur le flanc de la barge, battement de la flamme dans le photophore, galop de chevaux sur les rives de Loire et dans les plaines jaunes alentour de mon village Uttar Pradesh et dans les champs tout autour de Philadelphie où pousse le gardénia, et cœur du passereau et cœur sous coquille escargot ou carapace tortue
et sur mon cœur de la boue
sur mon cœur jusque dans mon cœur, de la boue, de la boue comme sur le pan de la robe, sur les chausses et les chaussures, de la boue de Loire d’aval en amont, de Nantes à Blois, et encore de la boue des parents qui me firent, de la boue additionnée, amalgamée, fusionnée par Marguerite de Foix et François de Montfort puis par moi incarnée chair et os et cœur et boue ce 26 janvier de quatorze cent soixante-dix-sept alors que l’aube était bien loin encore