nous, le ciel (début)

Ciel 1

Le ciel est en l’air, le ciel est en air

 

 

Ciel 2

Juste de l’air à se mettre sous la dent, le ciel ? juste de l’air à se mettre sur la langue, le ciel ?

 

 

Ciel 3

Le ciel est-il la seule terre ou quelque chose d’humain n’existe pas ?

 

 

Ciel 4

Le ciel est un paysage informe, le ciel est un pays informe, n’est inscrit dans aucun cadastre, on ne peut mettre le ciel dans un cadastre, le ciel de jour, le ciel de nuit on l’a déjà mis dans de multiples cadastres, des cadastres saisonniers, des cadastres au mois le mois, le ciel de jour on ne peut le mettre en boîte, on ne peut le répertorier, le recenser, on ne peut le mettre en livres de peintures, en catalogues de photos, en livres d’alexandrins, en livres de n’importes quelles lignes hormis l’alexandrin, on n’en met qu’une partie, qu’une fluette partie déjà désuète puisqu’il a déjà bougé, on ne peut mettre le ciel en boîte, il n’y a pas d’outils conçus pour ça, il n’y a pas d’outils capables de ça, le ciel est en mouvements, le ciel est un mouvement, on ne peut le mettre sur une page, on ne peut le mettre entre deux pages, le ciel est irréductible, juste on le prononce avec un peu de ciel dans la bouche

 

 

Ciel 5

Comme le sens, le ciel est très haut et très loin comme le sens, on approche aussi peu le ciel que le sens, on touche aussi peu le ciel que le sens, on saisit aussi peu le ciel que le sens, on en a aussi peu dans les mains, même de la bouche largement et hautement ouverte, de la bouche en grimace ou en rire ou en articulation on en saisit, sait aussi peu, le sens est aussi intouchable que l’air qui forme le ciel, à peine si on récolte un bout d’air, à peine si on récolte un sens grêle, et l’on triomphe aussi peu à saisir l’un ou l’autre, on se retrouve avec le même vide dans les mains, le même vide dans la bouche largement et hautement ouverte, le même vide derrière la bouche refermée, loin derrière la bouche refermée, là où le vide fait mal

 

 

Ciel 6

Le ciel, le bleu y est de passage, ainsi que le gris, on sait ça, on sait surtout que le bleu y est de passage, on remarque surtout cela, on a surtout des mots pour dire ça, on ne loupe guère une occasion de le dire ou de se le dire, on le dit souvent, on se le dit souvent, on prononce bleu souvent, bleu, bleu, on en a les bulles de salive un peu bleuies, la langue un chouia schtroumf, les poumons en azur, c’est une question de moral, d’avoir ou pas le moral sur le bleu, quand on n’a pas le moral sur le bleu on se le dit souvent que le bleu y est de passage, fugace, momentané, périssable, quand on a le moral sur le bleu on ne se le dit pas souvent, ou on ne se le dit pas du tout que le bleu y est de passage, on a le bleu, on a le bonheur, on y va, on y est, on s’y roule, on est dans le bleu, on se regarde, on est tout chose d’être tout rose dans le bleu

 

 

Ciel 7

De temps en temps dans la vie de tous les jours, le bleu au ciel est un oiseau, le bleu est un oiseau jeune, un oiseau dont l’âge d’oiseau est l’âge d’homme qu’on avait quand on avait 20 ans, quand l’oiseau est là il porte dans son bec un chant, une branche, une branche qui est une bouture, un chant qui est une ouverture, avec l’oiseau on reçoit son chant, on reçoit sa bouture, on sait quoi faire du chant, on sait quoi faire de la bouture, on sait ce que cela sème en nous, on aime tout simplement ce que cela sème en nous, on se fait notre odyssée de l’espace, en bas la terre passe, petite, toute petite, même pas un petit grain de sable dans nos engrenages

 

 

Ciel 8

Le ciel, le ccciiieeelll !!! le cccccciiiiiieeeeeellllll !!!!!! on peut l’appeler comme on siffle un chien, certains d’entre nous tous l’appellent comme on siffle un chien, ils veulent le ciel, ils attendent le ciel, ils le sifflent, ils ont besoin du ciel, le ccciiieeelll !!! doit venir à la rescousse, le cccccciiiiiieeeeeellllll !!!!!! doit venir réparer en eux ce qui est défait, doit venir aérer en eux ce qui étouffe, ils le sifflent comme on siffle un chien, le ciel est un chien, le ciel leur revient de droit comme chien, ceux pour qui le ciel est un chien laissent au chien ses kystes et la puce qui passe et pique, lui passent collier et laisse, lui donne un débris d’os sec

 

 

Ciel 9

Certains d’entre nous tous n’appellent pas le ciel comme on siffle un chien, ils l’épellent, c i e l, ils y mettent

C hute

I névitable branle-bas

E vident néant

L e saut du sixième étage

 

 

Ciel 10

On ne peut embrasser le ciel, parfois on aimerait embrasser le ciel mais on ne peut, parfois nous l’adorons et nous voudrions l’embrasser, parfois nous adorons la terre, adorons tout ce qu’il y a sur la terre et nous voudrions embrasser le ciel, mais on ne peut, on peut lui envoyer des bisous de la main, mais ce ne sont que des bisous de la main dans sa direction, on ne sait s’ils arrivent à destination, ils n’arrivent pas à destination, on ne peut non plus gifler le ciel, parfois on aimerait gifler le ciel mais on ne peut gifler le ciel, parfois nous le détestons et nous voudrions le gifler, le cogner, knock-out, sang de ses arcades lunaires, parfois nous détestons la terre, détestons tout ce qu’il y a sur terre et nous voudrions gifler le ciel, on peut gifler l’air qui est au-dessus de nous, mais ce n’est qu’une gifle à l’air qui est au-dessus de nous, l’air n’est pas groggy, non, l’air est un peu écarté puis l’air se referme indifférent, insensible, élastique, mécanique, c’est une gifle qui n’arrive pas à destination, on est dans l’impasse où notre cerveau s’embouche et bave, exactement là où est notre vie où elle doit vivre où elle ne peut faire que cela, marche, marche là la vie en ce cerveau embouché et qui bave

 

 

Ciel 11

On est rose, on est noir, on est jaune, le ciel est bleu, le ciel est blanc, le ciel est gris, on est comme le ciel, le ciel est comme nous, le ciel change, on change, on est comme le ciel, le ciel est toujours là, on est toujours là, le ciel est comme nous, on a de bons souvenirs de nous, on a de mauvais souvenirs de nous, le ciel a de bons de mauvais souvenirs de lui, le ciel est comme nous, nous sommes comme le ciel, le ciel et nous c’est tout comme, on parle à l’homme, le ciel parle à l’homme, le ciel et nous c’est tout comme, le ciel et nous regardons l’homme, le ciel et nous passons, il fait la boue, on fait la boue, il fait la moue, on fait la moue, il fait l’ombre inconnue ou pas, on fait l’ombre inconnue ou pas, le ciel et nous c’est tout comme, on mène jusqu’à hors, il mène jusqu’à hors, il mêle jusqu’à hors, on mêle jusqu’à hors, le ciel et nous c’est tout comme, il est le haut du crâne qu’on n’a de fin de tenter de se cimenter

 

 

Ciel 12

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * + ou – d’* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *, ici – *, là + d’*, là-bas des * et des * et des *, une soupe, un lait d’*, * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *, des traits d’*, des * en courbes, des * * *, des sacs d’*, des caisses d’*, des besaces d’*, + + et + d’*, toujours + d’*******, puis – d’*, vers les bords – d’*, puis plus d’*, puis derechef 1 *, 1 autre *, 2 autres *, des * en figures, des * en animaux, des * en signes, des * en n’importe quoi, encore + ou – d’* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *et puis l’* soleil qui envoie toutes les **********************************************************************************************************dans l’sommeil

 

 

Ciel 13

Dans l’œil niche le ciel, dans l’œil le ciel se mélange à l’homme, le ciel se mélange au petit animal miel qui est dans l’œil de l’homme, le ciel se mélange aussi à l’animal fiel qui est dans l’œil de l’homme, le ciel se mélange, se mêle, s’emmêle, le ciel a de petites veines rouges, a du marron cochon, du vert vipère, du bleu amoureux, le ciel se teinte des teintes de l’œil de l’homme, le ciel s’en fout, le ciel n’a nul besoin de l’œil de l’homme pour continuer, l’œil de l’homme a besoin de l’œil d’un autre homme et d’un autre homme et d’autres hommes pour continuer, le ciel est zéro viande, zéro soif, zéro dèche, zéro lèche

 

 

Ciel 14

C’est dans le ciel que s’amasse, c’est le ciel qui ramasse les dernières lumières de la terre fatiguée

 

 

Ciel 15

En rage, le ciel est en rage, en nage, le ciel est en nage, le ciel est en colère, le ciel est en larmes, le ciel est en joie, le ciel est paisible, pas content est le ciel, le ciel est tranquille, le ciel est aimable, le ciel est minable, le ciel est impénétrable, estimable, intenable, le ciel, le ciel, le ciel est loin, le ciel est dur, le ciel va craquer, le ciel est contre nous, le ciel est avec nous, le ciel brûle ses sentiments, brûle de ses sentiments, le ciel est trop, pas assez, tellement trop et vraiment pas assez, le ciel est catastrophique, sympathique, allégorique, le ciel est à nous, on dit le ciel comme on dit l’homme, on dit le ciel avec les mots pour l’homme, on ne fait pas ça que pour le ciel, pour tout un tas de choses on fait ça, on a un gros large nombril qu’on étale partout, qu’on tartine sur tout, on est tellement des craintifs de ne pas être qu’on se gonfle, qu’on se grossit, qu’on se colle partout sur tout, on est de la glu à gogo, de la Uhu à tire-larigot

 

 

Ciel 16

Même en chemin vers le désert on a le ciel, même dans le désert on a le ciel, même si on est le désert on a le ciel, même si on est une partie nulle du monde, où nul violon, où nul autre maître que la pointe du cactus, on a le ciel, même si le soleil est de plomb, même si ce plomb est la chair de notre cervelle, on a le ciel, on a toujours le ciel, le ciel qu’on a n’est pas le ciel qui est le ciel, le ciel qu’on a quand on est en chemin vers le désert, quand on est dans le désert, quand on est le désert est une chose énorme ou minime, un être puissant ou pas, une force hostile ou non, une attraction ou une abstraction, le ciel qu’on a dépend du désert qu’on est, le ciel est le ciel, le ciel qu’on a n’est pas le ciel qui est le ciel, le ciel subit nos lessives, nos sommeils, le gras, le glas qui nous vient, nous tient, le ciel est notre vue qui nous répète, répète, répète, répète, répète, répète

 

 

Ciel 17

On, on est dans le ciel, sur terre on est dans le ciel, n’a, dans le ciel on est dans le ciel, sur la terre comme au ciel on est dans le ciel, pas, on ne sort pas du ciel, on ne passe pas le ciel, on ne le franchit pas, on ne peut l’ouvrir, le, on ne peut y déchirer une brèche par où se glisser, choix, on, on ne peut se détourner le laisser en plant, on est dans le ciel, n’a, notre corps est dans le ciel, nos pas sont dans le ciel, nos glissades sont dans le ciel, nos gestes sont dans le ciel, pas, on reste dans le ciel, on y demeure, le ciel est notre demeure, le, on, on n’a pas le choix, on n’a pas d’autres possibilités, la Lune est dans le ciel, pas, même sur La lune on est dans le ciel, Mars est dans le ciel, le, les anneaux de Saturne sont dans le ciel, choix, même sur un anneau de Saturne on est dans le ciel, on n’a pas le choix, pas le choix, même si on se pommade, pas, de quelques gestes, le, et de quelques mots apaisants, choix, on n’a pas le choix, pas le choix

 

 

Ciel 18

Là là ici là là-bas là ici, tout ça, de là à là tout ça, là ici et là et là et là et ici aussi, de ça, de ça, ça de ça, ça de ça et ça de ça de là à là, ici ça, ici ceci de ceci avec ceci, ici non là si, là, là et là, où là ? là de là à là, là ici quoi, là là ici là là-bas là ici, tout ça, de là à là tout ça, là ici et là et là et là et ici aussi, de ça, de ça, ça de ça, ça de ça et ça de ça de là à là, ici ça, ici ceci de ceci avec ceci, ici non là si, là, là et là, où là ? là de là à là, là ici quoi, là là ici là là-bas là ici, tout ça, de là à là tout ça, là ici et là et là et là et ici aussi, de ça, de ça, ça de ça, ça de ça et ça de ça de là à là, ici ça, ici ceci de ceci avec ceci, ici non là si, là, là et là, où là ? là de là à là, là ici quoi, là là ici là là-bas là ici, tout ça, de là à là tout ça, là ici et là et là et là et ici aussi, de ça, de ça, ça de ça, ça de ça et ça de ça de là à là, ici ça, ici ceci de ceci avec ceci, ici non là si, là, là et là, où là ? là quoi ici quoi ça quoi tout ça quoi et aussi ça quoi tout ça de ça quoi !

 

 

Ciel 19

star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts star arts s

 

 

Ciel 20

On respire, on respire ou respire ou respire, on respire du ciel, on respire tous autant qu’on est du ciel, tous on respire du ciel par le nasale, par le buccale, on l’aspire, l’aspire, l’aspire, du ciel est dans notre nez, sous nos joues, contre les dents, autour la langue, dans tranchée d’la trachée, du ciel descend, est dans nos poumons, passe partout dans les poumons, du ciel fait un tour par nos poumons, puis remonte, tranchée d’la trachée, on crache le ciel par les trous du nez ou par le trou d’la bouche, c’est comme ça qu’on respire tous du ciel, aspire crache du ciel, du ciel qu’on crache est chargé de nous, du ciel qu’on crache est changé par nous, le ciel est chargé du ciel qu’on crache, le ciel est changé par le ciel qu’on crache, et aussi on aspire du ciel craché par quelqu’un d’autre, on aspire aussi du ciel craché par nous, le ciel est le produit de tous nos crachements déjà crachés, crachés + + +, saturé, coulé dans le nasal, roulé dans le buccale, sali de nos glaires, mouillé de nos baves, pullule de nos cellules, le ciel

 

 

Ciel 21

On est tous à la recherche du ciel, pas tous sur les mêmes rails, pas tous sur des passages cloutés, avec le visage clair, pas tous

 

 

Ciel 22

Faut. Mais comment faut ? Quoi faut ?

 

 

Ciel 23

Faut le contraster, faut mettre le ciel entre les cils du haut des yeux et les cils du bas des yeux, entre cils et cils on voit mieux les formes du ciels, les poils vont bien au ciel, les poils peuplent formidablement le ciel, les poils lui offrent des formes, les poils forgent formes au ciel, avec les poils le ciel est expressif, sans les poils le ciel est morne, le ciel est fade, creux, est une bulle vide qui suscite une bonne grosse dose de désintéressement, lui faut des poils, on ne peut vraiment dévisager et envisager le ciel qu’à condition de lui ajouter des poils, lui faut une lorgnette de poils

 

 

Ciel 24

Le ciel n’est pas la vérité, il est comment la vérité marche, il est la vérité de comment la vérité marche, on croit que la vérité est une figure figée, on observe le ciel, on voit la figure du ciel, on n’observe plus le ciel, on observe derechef le ciel, on voit une nouvelle figure du ciel, la première figure du ciel était la figure du ciel, la nouvelle figure du ciel est la nouvelle figure du ciel, une vérité, une autre vérité, on ne voit pas l’entre deux du ciel, l’entre les deux figures, là réside la vérité, dans le mouvement, dans la marche d’une figure à une autre figure, comment la masse d’une figure marche et se met et se dispose et rentre et roule et se déroule pour faire la masse d’une autre figure, il n’y a pas de vérité, il n’y a que la marche d’une figure à une autre figure, que le mouvement, le mouvement est une vérité

 

 

Ciel 25

Un trou, le ciel, un trou, ce trou derrière nous, trou, on doit essayer de ne pas y penser, surtout on doit essayer de ne pas y passer, trou, on doit essayer de ne pas y penser afin d’essayer de ne pas y passer, ce trou derrière nous, ne pas y penser, trou, ne pas y passer, il nous mènerait loin, trop, derrière nous, ce trou qui pense derrière nous, qui pense qu’on y passera, trou, qui pense afin qu’on y passe, tré, qui ne pense à rien d’autre afin qu’on ne fasse rien d’autre qu’y passer, tré, qui ne cache pas qu’il pense à ça, qu’il ne pense qu’à ça, qu’à nous prendre pour qu’on y passe, trou, qu’à prendre notre pensée afin qu’on pense qu’on va y passer, trou, il veut former, il veut fermer notre pensée, il ne veut plus que notre pensée soit ouverte à la pensée, il veut que notre pensée soit que quoiqu’il arrive on pensera qu’on y passera, trou, et on sera loin, trop, très loin derrière nous, au-delà du très loin derrière nous, dans le fond noir du noir, dans le noir du bleu

 

 

Ciel 26

On y entend la chute des corps qui se délestent à jamais des odeurs du passé

 

 

Ciel 27

Finalement le vide s’en sort bien de s’être trouvé le ciel, finalement le vide s’en sort bien de s’être trouvé les nimbus surmontés de cumulus, les planètes, les gouttelettes, les levers, les couchers, l’air qui se donne des airs, que le vide = le ciel il en est tout satisfait le vide, ça l’arrange, il est tranquille peinard de cette combine, et le ciel, lui, le ciel, hein, le ciel, le ciel passif, il est bien content lui aussi de s’être trouvé le vide, d’héberger le vide, le ciel tout en haut de son sommet de vide, tout repu, gavé, bourré de vide, avec ses nuages, ses comètes, son bleu, il est bien satisfait d’être rempli par-dessus bord de vide, il est bien passif, d’est en ouest du nord au sud il est partout pareil avec son vide bien en lui, son vide bien au chaud hébergé qu’il est dans son bide de ciel, il se fout de nous le ciel avec ses mines, avec ses airs, avec ses allures de ne pas y toucher, se fout de nous le ciel, lui, le ciel, hein, le gros beau ciel salopard qu’a toutes les dents qu’il faut, les coupantes et les croquantes pour dépecer, sectionner, lacérer les chairs de nos chairs

 

 

Ciel 28

C’est la terre qui tourne pas le ciel qui tourne, la terre n’entraîne pas le ciel dans son tourne, c’est clair, sinon il ferait toujours clair, nuit toujours, toujours pleut, soleil encore, même ce qui dépasse de la terre ne cramponne pas le ciel pour entraîner le ciel dans le tourne de la terre, même les branches des arbres même s’ils sont feuillus, touffus, même les pointes des églises, nos mains tendues même, le pire comme le meilleur même, et c’est pour ça, tout s’explique, et c’est comme ça qu’on fonce dans l’inouï, qu’on va dans le sais pas, dans ses mues, dans le ni vu ni connu

 

 

Ciel 29

Le ciel pas de larmes, le ciel pas d’affliction, de rire le ciel pas, pas de douleur, pas, ni non plus joie ou euphorie, de sentiments pas le ciel, quoiqu’il arrive le ciel reste de marbre, le ciel est en marbre, le ciel est tout le temps, par tous les temps un os en marbre, un os sans moelle, un os sans œuf, un os tuyau où tout au plus le vent siffle ses souffles

 

 

Ciel 30

Le ciel est minuscule, le ciel est gros comme une tête d’épingle, est gros comme une pointe d’épingle, n’a pas notre tête le ciel

 

 

Ciel 31

Qu’un œil se mette au ciel et y plonge, y plonge vraiment et voilà que les questions de l’existence prennent corps, reprennent corps, que les questions de notre existence reprennent notre corps et le secouent, les questions de l’existence vivent au ciel, viennent du ciel, passent par l’oeil, descendent, secouent notre corps en secouant les pensées qui sont en notre corps, le ciel est un point d’interrogation, le creuset de tous les points d’interrogation

 

 

Ciel 32

Ciel, nous avons passé les frontières de nos peaux, dépassé l’idée des cellules et des gênes, dépassé nos stériles horreurs si stériles, nous voici en pleine intimité avec nous-mêmes, là où nous sommes de nous-mêmes, là où nous nous donnons vie

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